Sans mots...

Bonjour.

Après 2 jours, je suis venu à bout de répondre à une amie, Johanne, que j'estime beaucoup.

Le traitemet de chimio que j'ai subi, elle l'a eu l'hiver dernier, mais sans succès. Elle en est à sa deuxième chimio, beaucoup plus agressive cette fois-ci. Imaginer 22 heures de chimio!!!!

Je vous fais part de la réponse que je viens de lui envoyé, espérant qu'elle ne m'en tienne pas rigeur. La voiçi:

Bonjour Johanne

Je suis bouleversé par ta situation, je passe par plein d'émotions, tu ne peux imaginer. Je passe de l'incompréhension de ton destin à la rage et l'injustice.

Tu es une bonne personne, et je trouve que le destin s'acharne trop sur toi.

Je me sens bien impuissant et en même temps coupable d'être bien, je t'assure que je changerais bien de place avec toi pour un bout, pour que tu puisses récupérer et bien vivre.

Tu sembles avoir un moral à tout épreuve, c'est une des clés de la guérison, voir même rémission. J'ai bien hâte que tu entende ce mot sortir de la bouche de ton oncologue, ce sera un grand soulagement pour toi, John et ton entourage. Et pour moi aussi.

La vie, parfois, prend de drôle de détour, tu ne trouve pas?

On dit toujours que rien n'arrive pour rien mais là je ne comprends vraiment pas.

Je te dirais bien les mots, courage, lâche pas, tu es capable, etc. Mais ces mots tu dois les entendre souvent et n'aide en rien à un moment donné. Réellement, je ne sais pas quoi te dire.

Bien que je te connaisse peu, tu m'es bien précieuse, on s'est possiblement rencontré dans une autre vie...Sûrement...De là, l'importance que tu as pour moi.

En fait, je ne peux que te dire que je suis là, à vos cotés, à toi et John.

J'ai bien hâte de te voir et si possible te donner une belle caresse, et peut être en profiter pour prendre un peu du poids que tu as sur les épaules de ce temps-ci, si au moins cela était possible, je me sentirais bien plus utile.

Mais en attendant, je suis à coté de toi en pensée, et par le net.

La semaine prochaine j'ai quelques rendez-vous et un petit travail à faire à Masham, mais au travers de tout ça j'aimerais bien te voir et te jaser, si ton état le permet, bien sûr. Tu es ma priorité numéro 1...

Dis à John, que, s'il a besoin de jaser, bien que mon anglais soit boiteux, je suis là, ce sera une manière pour moi de vous aider.

Içi, l'après-chimio, est un peu difficile, surtout dans la situation que je suis. Il y a un grand vide qui se produit, autant que lorsque on est dans le combat et entouré de toute part, autant on est bien seul après la rémission, c'est un ajustement à faire.

Mardi de cette semaine, je dois rencontrer des gens qui sont dans la même situation que moi, au Centre Carmen, à Gatineau, cela devrait beaucoup m'aider. Mes amis se sont éparpillés après le verdict de la rémission, et ils me manquent énormément. C'est une sorte de deuil à faire je crois...Un autre...

Je sais que je vais me répéter mais si je peux faire quoi que ce soit pour vous deux, je suis là.

Prends soin.

Tendrement.

Ton ami voisin.

Richard

Je suis sans mots.

Bonne journée à tous.

Richard